Projet SPC – Les principales étapes [1/2]
Il est très important de structurer la marche à suivre afin d’assurer le succès d’un projet SPC. Voici quelques éléments clé à prendre en compte.
1. Business Case
Tout le monde s’accorde sur le fait que le SPC est un bon outil, et peut citer ses avantages principaux, tels que l’amélioration du processus de contrôle, la réduction des rebuts, une plus grande autonomie et responsabilisation des opérateurs, etc… Toutefois, tout projet a un coût, et il est parfois difficile de convaincre une direction financière de la pertinence d’un budget sur de simples énoncés qualitatifs.
Une étude insuffisante de rentabilité peut être une raison pour laquelle le projet va échouer avant même d’avoir démarré. Cependant, il y a de nombreux avantages qui peuvent être quantifiés, et le retour sur investissement d’un projet SPC est généralement relativement rapide.
Les avantages doivent être considérés selon une approche de type diagramme cause-effet (diagramme d’Ishikawa) et décomposés en différentes catégories :
- Amélioration de la qualité, réduction des rebuts, dérogations, reprises, …
- Meilleure disponibilité de la production, allègement des contrôles, optimisation de la maintenance
- Meilleure réactivité au niveau temps réel, réduction du temps d’analyse, de recherche
- Si on utilise un logiciel SPC, on va pouvoir profiter de tous les avantages du QMS (Quality Management System) : réduction des erreurs humaines, temps d’analyse et d’audit réduit, mutualisation des résultats, contrôle plus strict de la documentation,…
2. Leader du projet
Identifier le responsable du projet pourrait être également la première étape du projet. Un bon leader est l’élément le plus important pour la réussite du projet. Il y a beaucoup de leaders SPC connus et reconnus dans la littérature industrielle (Jack Welch chez GE,…) mais si vous déployez le SPC à l’échelle de votre entreprise, vous devrez choisir quelqu’un appartenant à votre entreprise.
Fondamentalement, le bon leader doit avoir une responsabilité fonctionnelle transversale (méthodes – qualité – production – BE – industrialisation). Ce pourrait être le directeur du site, le responsable industriel ou le responsable de production. Il doit s’assurer que toutes les parties prenantes soient pleinement engagées, il doit assister à l’analyse de tous les projets de haut niveau, il doit supprimer les obstacles et s’assurer que le projet reste sur la bonne voie et obtienne des résultats.
3. Stratégie incluant des KPI (indicateurs clés de performance)
On peut déployer le SPC de diverses façons, du projet pilote avec un périmètre limité au projet de déploiement à grande échelle. Quoi qu’il en soit, il est important d’avoir un plan stratégique et de déploiement clair. Ce plan formera l’axe principal de la conduite et du suivi du projet. Ce plan doit détailler les bénéfices attendus (gains qualité, gains de temps,…). Pour chaque « bénéfice », il faut définir un indicateur (nombre de rebuts, temps d’analyse,…) et la manière de le suivre dans le temps. Il convient également de bien identifier les différents acteurs, et de préciser leurs rôles et leurs responsabilités. Le plan de déploiement doit inclure le délai pour chacun des éléments du projet.
L’élément clé de cette stratégie est de « vendre » le projet à toutes les parties prenantes. Bien que le projet puisse être éventuellement relancé par le leader, il vaut beaucoup mieux qu’il soit « tiré » que « poussé ». Il faut donc inclure dès le début du projet des sessions de formation et de sensibilisation, pour les opérateurs comme pour les managers, et s’assurer que les KPI choisis ont un intérêt manifeste pour chaque partie prenante.
4. Rôle transverse du projet SPC
Beaucoup des projets SPC négligeant ce point ont échoué. Comme tout processus complexe d’une entreprise, il implique un grand nombre de personnes, avec des rôles et des fonctions différents. Pour un projet SPC, les services concernés sont généralement la production, les méthodes, la qualité, l’ingénierie produit ou process, le bureau d’études et l’informatique (IT).
Il est important que chacune des personnes concernées sache ce que l’on attend d’elle, et quand une action ou un retour est nécessaire. Par exemple, un opérateur de l’atelier recueillera probablement des données de mesures qui seront importées soit manuellement soit automatiquement et représentées sous forme de graphique (cartes de contrôle). La question est de savoir si l’opérateur est responsable de l’analyse des courbes graphiques. Si oui, que doit-il faire quand il détecte un problème ? Arrêter la production ? Appeler un ingénieur responsable ? Ne rien faire ? Il est important de documenter ces processus, de partager clairement les responsabilités et de s’assurer que tout le monde comprenne. Le processus SPC et ses procédures associées doivent faire partie de votre système qualité (QMS).
Vous commençez à réaliser que réussir un projet SPC n’est pas aussi simple que simplement afficher une carte de contrôle dans un atelier. Mais cela n’est pas si compliqué quand on suit les étapes une à une.
Ben Allister
Director CT Infodream Ltd (UK)
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